Les degrés de participation

L'habitat participatif couvre une grande variété de possibilités en termes d’implication au sein d’un projet. Cette diversité permet de rendre la démarche accessible à de nombreux ménages selon l’énergie, le temps et les moyens de chacun. Il existe deux grands types de projets, comprenant eux-mêmes de nombreuses subtilités :
ceux pilotés par les habitants (autopromotion) et ceux pilotés par un opérateur immobilier.

Les degrés de participation
Les projets portés par les habitants : l'autopromotion

 

L’autopromotion est par définition la forme la plus engageante pour les habitants dans la réalisation de leur habitat. Ce sont des habitants qui sont à l’origine de l’initiative : ils constituent progressivement un groupe, et prennent l'intégralité des décisions tout au long du projet. Ils en assument les coûts et la responsabilité juridique, et souscrivent à des assurances pour prévenir les éventuels vices de chantier de l’ouvrage (défaut d’étanchéité, d’isolation…).

Le groupe se constitue en société qui devient le maître d’ouvrage et dont chaque ménage détient des parts. En tant que promoteur, ils ont la responsabilité de mener à bien la conception du projet, d’acquérir le terrain, et de gérer le chantier jusqu’à la construction des logements. Les futurs habitants choisissent ainsi le terrain et l’architecte, mais également les matériaux et les coûts. Les comptes sont transparents, puisque chaque habitant est appelé à les valider en tant que sociétaire.

 

L’implication est conséquente : les participants se réunissent jusqu'à deux fois par semaine.

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L'autopromotion, c'est...
  • une initiative des habitants
  • un pilotage par les habitants
L’autopromotion accompagnée

L'autopromotion accompagnée sécurise la conduite du projet grâce aux compétences d'un "accompagnateur", tout en conservant la liberté de décision du groupe. C'est une approche originale dans le paysage de l’autopromotion.

Au démarrage, un terrain libre est réservé à un professionnel de l'accompagnement. Il impulse l'émergence d'un groupe d'autopromoteurs, puis l'accompagne tout au long du projet pour le soulager des tâches opérationnels.

 

Toutes les qualités de l'autopromotion avec plus de temps pour soi.

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L'autopromotion accompagnée, c'est...
  • une initiative d'un accompagnateur
  • un pilotage par l'accompagnateur + les habitants
L’autoconstruction

Dans certains projets, plus rares, ce sont les habitants eux-mêmes qui prennent la responsabilité de réaliser tout ou partie du chantier. Ayant déjà de l’expérience dans le domaine, ils déposent le permis de construire, achètent les matériaux et construisent ou rénove eux-mêmes le bâtiment. Ils en installent les équipements et les réseaux d’eau et d’électricité, et aménagent les logements.

Cette solution, si elle économise des coûts de construction, requiert cependant des savoir-faire, beaucoup de disponibilité et d’énergie. La date de livraison du chantier ne dépend alors plus que des habitants eux-mêmes, selon le temps quotidien qu’ils dédient au projet. L’autoconstruction est par ailleurs souvent associée à la rénovation, pour une évidente question d’économie de matériaux et de temps.

 

La satisfaction est au rendez-vous : c’est l’assurance de réaliser un projet qui correspond aux exigences de chacun !

 

 

Les degrés de participation
Les projets portés par un opérateur : la participation

 

Dans le cas d’un projet mené avec un opérateur, c’est un promoteur immobilier ou un bailleur social qui porte le projet. Il acquiert le terrain, et pilote la réalisation du projet immobilier. Dans la participation, le projet architectural est piloté par un opérateur mais les habitants rassemblés autour du projet sont consultés et donnent leur avis quant aux aménagements de la résidence. Les rencontres entre futurs habitants permettent d’impulser la convivialité et la coopération au sein de la résidence.

Les choix sont plus limités que dans l’autopromotion, mais les avantages sont importants : un coût connu plus tôt, parfois « garanti par l’opérateur », et une date d’emménagement plus précise. Les opérateurs travaillent généralement avec un Assistant à Maîtrise d’Usage qui va accompagner le travail du groupe pour le rendre le plus serein et le plus efficace possible. L’implication varie d’un projet à l’autre, le nombre de réunions et la liberté dans les choix également selon plusieurs modèles, expliqués ci-dessous.

 

Il faut prévoir 3 à 4 ans si le projet vient d’être initié, moins si vous le rejoignez en cours de route.

La co-conception

Les projets en co-conception sont des projets impulsés par un opérateur. Il identifie en amont du processus participatif un emplacement constructible, l’acquiert et prépare le terrain. Le projet architectural est déjà ébauché avec un architecte, qui définit l'implantation de la résidence, un nombre de logements estimatif, les règles d'urbanisme applicables. Il se met ensuite à la recherche de futurs habitants via les méthodes classiques commerciales (publicité, communication…).

Une fois connus, les futurs habitants sont associés à la conception de leur logement via des rendez-vous individuels. Ils définissent également la fonction et la place des espaces partagés avec leurs futurs voisins, et les réunions et les rencontres mettent en place la dynamique de groupe. La co-opération et les discussions participent à la l’impulsion d’une vie collective à l’intérieur de la future résidence.

 

Idéalement, une dizaine de réunions est à compter pendant la phase de conception, parfois plus selon l'étendue des choix laissée aux futurs habitants.

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La co-conception, c'est...
  • une initiative d'un opérateur
  • un pilotage par l'opérateur
La co-production

Dans le cas de la co-production, ce sont des habitants qui sont à l’origine du projet et qui sollicitent un promoteur pour porter l’opération et constituer le groupe. Ainsi, la constitution du groupe d'habitants précède ou accompagne l’esquisse du projet architectural. Le groupe est régulièrement associé tout au long du projet, et peut être amené à prendre de nombreuses décisions, mais le financement de l'opération et le pilotage des travaux restent la responsabilité du promoteur, qui est maître d’ouvrage.

Au terme des travaux, le promoteur peut louer ou vendre les logements construits aux habitants, selon le mode d’accession et le montage juridique privilégiés dans le projet. Si la co-conception et la co-production n’ont pas à proprement parler d’existence légale, il est important de clarifier la responsabilité et le rôle de chacun au début du projet pour éviter les quiproquos et faciliter la prise de décision. C’est notamment la mission de l’assistant à maîtrise d’usage de fluidifier les échanges et de mener le groupe de travail à trouver son mode de gouvernance.

 

Compromis entre la liberté et la sécurité, c'est la sérénité assurée : les habitants sont garantis de la livraison du projet !

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La co-production, c'est...
  • une initiative des habitants
  • un pilotage par un promoteur